J'irai au bout du combat
Depuis que j’écris des blogs, je me rend compte que ce
qui m’inspire le plus à écrire, c’est lorsque les gens me disent des choses qui
me trouble, que ce soit de façon consciente ou inconsciente. Souvent, sur le
coup, je fige, je ne trouve pas les mots et ensuite ça me trotte dans la tête jusqu’à
ce que je puisse le mettre sur papier.
Voici la citation en lien avec ce blog.
‘’Le procès n’est pas encore fini. Mais voyons ça s’éternise. Peut-être que tu devrais juste retirer les charges, après-tout tu es heureuse maintenant. Tu voyages partout, tu as refait ta vie, tu es toujours souriante, c’est peut-être le temps de laisser ça derrière toi.’’
Connaissant cette personne, je sais qu’il n’y avait aucun
mal fondé derrière ces paroles, mais plutôt un malaise avec les délais, une
incompréhension de ma situation actuelle… Alors, voici ce que j’aimerais
répondre à cette personne.
Non- Je ne vais pas retirer les charges, malgré les délais,
malgré les mois qui se cumulent. Il sera temps pour moi de mettre tout cela
derrière moi quand le juge aura rendu son verdict, quand ma vérité aura été
dites.
Je vais t’expliquer pourquoi.
Je fais encore des cauchemars; la nuit si je me réveille, je
suis figée dans mon lit. Impossible de bouger.
J’ai développé un TOC, je peux vérifier si ma porte est
barrée plus d’une dizaine de fois avant de m’endormir.
J’entend encore sa voix me dire que je vais échouer. Sa voix
me dire que je ne vaux rien. Sa voix critiquer ce que je porte, ce que je fais,
ce que je suis.
J’ai encore énormément de difficulté à faire confiance aux
gens, en particulier les hommes.
J’ai une peur presque constante de mourir.
J’ai encore des périodes dépressives, où je pleure sans
raison pendant des heures, où je n’arrive pas à me sortir de mon lit, des
moments où j’oublie de manger ou que je n’ai simplement pas d’appétit.
Malgré tout ça…
Je refuse de me promener avec une étiquette dans le front
qui dit qu’après toutes ces années, je suis encore en thérapie pour traiter un
trouble post-traumatique. J’ai accepté ma vulnérabilité, j’ai accepté que j’ai
été victime des gestes d’une personne toxique, mais je refuse de me promener
avec un étiquette inscrit victime. Cette personne m’a volé déjà plusieurs
années de ma vie, et je refuse de lui donner le droit de m’en voler davantage.
Alors, j’ai décidé de focusser sur le positif. De prendre ce
combat un jour à la fois. De faire des choses qui me rendent heureuse, d’écouter
la petite voix intérieur qui m’aide à savoir quoi faire pour garder le cap,
pour ne pas abandonner, pour continuer à apprécier la vie. Malgré, le fait qu’un
jour je devrai faire face à tous les aspects de cette réalité, pour ce moment,
ce qui me fait du bien c’est la fuite… La fuite dans l’art, dans le travail, dans
les troubles alimentaires, dans les bains beaucoup trop long… et dans les
voyages.
Alors, je voyage pour oublier, je voyage parce que je m'y sens complète, je me sens moi, je me sens vivante. C’est l'endroit où je
suis bien. Loin. Loin de ce qui se passe ici. Je voyage pour m’évader, pour vivre
pleinement, pour retrouver ce sentiment de liberté duquel j’ai été dérobé si
longtemps. Je voyage parce que les délais sont trop longs et que j’ai besoin de
fuir ma réalité. Je voyage, car je me sens davantage en sécurité dans un autre
pays qu’entre mes 4 murs.
Je suis authentique, ce que tu vois sur mes réseaux sociaux
c’est vrai. Oui, je suis heureuse. Oui, j’ai la chance de voyager. Oui, j’ai la
chance de sourire. Oui, j’ai réussi à me refaire une vie, pas parfaite, mais tellement
tellement mieux.
Avec les années (oui oui, dans mon cas on ne parle plus de mois, mais bien d'années) qui s’accumulent au procès, on en parle de
moins en moins, les gens sont mal à l’aise de me demander où on en est, puisqu’à
chaque fois, je réponds qu’il y a de nouveaux délais. Les gens, ne veulent pas rouvrir
la plaie quand ils me voient heureuse. Mais pourtant, cette plaie, elle ne sera
pas complètement fermée tant que je ne serai pas allée au bout de ce combat. Ce
combat devient de plus en plus solitaire, alors que j’ai l’impression de ne pas
pouvoir m’autoriser de mauvaises journées puisque le temps à passer et qu’on
nous répète que le temps arrange les choses. Ce combat deviens de plus en plus solitaire alors que j'ai l'impression que les gens vont se tanner de m'entendre dire à quel point c'est difficile. Et parfois, j’ai aussi l’impression
que je n’ai pas le droit d’être triste, que je n'ai pas le droit de trouver ça difficile, parce que justement, j’ai tout pour
être heureuse : des voyages, une nouvelle vie et un grand sourire.
Ce combat est une montagne russe de hauts et de bas, une
suite d’évènements, d’imprévus, de rebondissements. Dans des moments comme
cela, on a besoin de trouver des choses à quoi s’accrocher, des petits rappels
de c’est quoi le bonheur! On a besoin d’un petit boost et chaque
victime vie son parcours différemment. Moi j’ai choisi la résilience. J’ai
choisi de vivre pleinement malgré le petit nuage gris au-dessus de ma tête, du
moins quand je suis capable car oui, je traite toujours un choc post-traumtique
et je suis en plein procès, la vie ne peut donc pas être que des papillons et
des arc-en-ciels!
Malgré les hauts et les bas des derniers mois, je refuse de
perdre mon sourire. Je refuse de mettre ma vie sur ‘’Hold’’ davantage qu’elle
ne l’est déjà. Je continuerai de voyager, de sourire … et je continuerai de
mener ce combat. Ensuite, je passerai à autre chose… en temps et lieu.
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